A l’occasion de la Journée de la Femme, nous avons souhaité mettre à l’honneur l’une de nos adhérentes !
Nous avons rencontré Béatrice, 36 ans, installée à Bruville. Fille et petite-fille d’agriculteurs, Béatrice a repris l’exploitation familiale : « je suis revenue sur la ferme il y a 10 ans, en créant mon écurie et je suis officiellement installée depuis 4 ans ».
L’exploitation est composée de 40 vaches allaitantes Hereford, elle s’étend sur 200 hectares dont 60 en herbes et pâturages. Ce sont blé, orge, colza, tournesol et pois qui sont cultivés. Sans oublier l’écurie où une trentaine de chevaux résident à la fois en extérieur et en intérieur.
La passion des bêtes
Béatrice est une amoureuse des animaux, que ce soit ses bovins ou ses équidés, c’est une manière de vivre qui lui correspond. C’est d’ailleurs son amour des bêtes qui l’a poussé à revenir sur l’exploitation : « j’ai commencé ma carrière en tant que comptable, mais depuis enfant je suis passionnée de chevaux. Ce qui m’a vraiment lancé dans l’agriculture, c’est quand mon père m’a proposé de reprendre un bâtiment sur l’exploitation familiale pour créer mon écurie ».
L’histoire de l’élevage bovin de l’exploitation a commencé avec des Charolaises : « mon père partant en retraite tout doucement et moi arrivant, nous avons décidé d’un commun accord de changer de race et de manière de travailler il y a une dizaine d’années. En tant que femme, il a fallu prendre en compte mon petit gabarit, pas tout en fait en adéquation avec la race Charolaise à l’époque. Nous nous sommes donc dirigés vers la race Hereford, plus petite, plus docile et plus autonome » nous explique Béatrice. Actuellement, les vaches sont nourries au foin à volonté : « nous faisons du foin en vrac, elles vont manger au tas, comme avant ! Cela m’évite de manipuler les bottes de foin très lourdes, je distribue uniquement la farine le matin. C’est un réel gain de temps ». Sur son exploitation, ses bêtes sont autonomes. Elles vivent au parc toute l’année et remontent au bâtiment quand elles le veulent. Béatrice précise également qu’elle ne gère pas l’accouplement : « C’est la nature qui fait les choses, le taureau est avec elles tout au long de l’année et elles vêlent seules au parc ».
Mascotte de la ferme, nous ne pouvions pas parler de l’exploitation sans vous présenter Arthur, cochon noir. Son quotidien ? Se dorer la pilule au soleil.
S’adapter, s’organiser et trouver des solutions
Fière et épanouie dans son métier, pour Béatrice, être une femme n’est pas un frein, ni un désavantage : « en tant que femme, il faut trouver des solutions. Ce n’est pas un métier facile, c’est très physique l’agricole mais en réfléchissant un peu plus, on trouve des astuces pour moins se fatiguer. Au-delà de cet aspect, une femme ne peut pas consacrer autant de temps à la ferme qu’un homme parce qu’il nous faut nous occuper du foyer et de la famille, notamment de mes 2 enfants : Alban (2 ans et demi) et Romane (1 an et demi) ». Béatrice nous raconte qu’ils sont souvent avec elle sur l’exploitation ou avec son conjoint Adrien, qui a également sa propre ferme.
Béatrice ajoute en souriant : « de mon point de vue, les machines agricoles sont de plus en plus grosses, de plus en plus lourdes. Des fois, les atteler toute seule c’est quand même compliqué. Ce n’est pas toujours pensé pour les femmes. Mais heureusement que les télescopiques existent ! C’est vraiment l’outil à tout faire ».
La femme dans l’agriculture
Béatrice n’a jamais ressenti le conflit homme/femme dans ce milieu : « on ne m’a jamais dit ‘’toi t’es une femme, tu ne t’en sortiras jamais’’ au contraire, on m’a toujours poussé ». Si une femme décide de s’installer, il faut l’encourager : « ce ne sera pas facile parce que c’est quand même un milieu adapté et fait pour les hommes à la base. Maintenant, il y a de plus en plus de femmes et c’est aussi à nous de trouver des solutions pour nous faciliter le travail et la vie au quotidien. Ce n’est pas du tout insurmontable. Au contraire, si des femmes veulent y aller, qu’elles y aillent ! Cela fera que du bien au monde agricole ».
Béatrice souligne également qu’elle a une famille et belle-famille très présente, qui l’entoure, l’accompagne et l’aide en cas de besoin. Elle nous confie, avec émotions : « en tant que femme, c’est une sacrée fierté de tenir une ferme ».